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MessageSujet: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptyLun 26 Mai - 0:06

Comme il est doux d’être chez soi. Comme il est doux, dirons-nous plutôt, de fuir le cercle familiale après deux semaines éprouvantes meublées par diverses fêtes, périples décoratifs et mets délicieux pour les quelques jours de légèreté dans l’année que s’autorisait le monde. Il aurait, certes, fallut quelques petites choses pour que les vacances fussent parfaites. Il y avait d’abord eut cette lettre, surprenante, de Miss Billybom, professeur de littérature anglaise de son état, concernant Cicely. Au milieu de toutes les formules de politesse de rigueur et de quelques phrases ineptes, les mots « manque de discipline » ressortaient comme marqués au fer rouge. Il est vrai que Cicely n’avait pas été particulièrement attentive ces derniers temps, et qu’elle s’était même dispensée de certains cours… mais envoyer cette véritable bombe au moment des vacances tenait du sadisme pur. D’ailleurs, il n’en fallut pas plus pour transformer la douce matriarche de cette petite famille en monstre boursouflé de rage, toute attention concentrée sur sa fille, laquelle reçu comme il se doit la plus aimable des corrections. On se débrouilla pour que cet intermède entre mère et fille reste discret, et Cicely en cacha les divers compromis sous des vêtements amples, bien adaptés à la saison. Il y eut ensuite, comme cela était bien prévisible, cette froideur constante entre les deux adolescents de la maison, lesquels en réalité ne s’adressèrent quasiment pas la parole. Le moment le plus intense de ces vacances fut, en réalité, le moment où Cicely renversa son verre tout droit en direction d’Eliott, par maladresse. Silence de plomb, regards en coin, je vous avoue que ce ne fut guère un moment des plus agréables. Le plus étonnant là dedans fut que les parents ne se rendirent absolument pas compte de l’attitude de leurs rejetons, lesquels se gardèrent bien de la moindre confidences (du moins du côté de Cicely, puisqu’elle serait incapable d’en juger pour la partie adverse).

Les vacances touchant à leur fin, la délivrance fut accomplie. Le retour à Harper se fit sans encombres, ni effusion de tendresse. Le déchirement de la séparation devait sans doute être intériorisé. Bref, la vie reprenait son cours, puisqu’il ne pouvait pas en être autrement. Si ce n’est que la lettre de Miss Billybom (qui subirait bientôt une vengeance des plus cuisantes… dès que l’inspiration reviendrait à la petite Jeckyll) avait fait son chemin, et qu’après les notes de Cicely passées au crible, cette dernière fut contrainte… de travailler. Plus question de se contenter d’une moyenne plus qu’honorable sans le moindre effort, il lui faudrait étudier comme tous les autres. Mais, pour tous les autres, ça ne semblait pas être une telle torture. Il n’y avait qu’à les regarder, aux tables voisines, dans cette somptueuse bibliothèque, songeant plus à se donner un air intelligent qu’à vraiment travailler. Certains étaient à la même page depuis des heures, tout leur temps accaparé par toutes ces œillades lancées à l’aveuglette.
Cet endroit puait la souffrance intellectuelle.

Elle s’était installée sur une table dans le fond, prête à s’investir dans ce travail qu’on lui avait chaudement recommandé. Vous comprendrez donc qu’elle ne voulait souffrir d’aucune perturbations, jusqu’à avoir ingurgité toute la somme de connaissance inutile voulue, et ainsi tous les perturbateurs se trouvaient accueillis par un raclement de gorge des plus agréables. Etant donné qu’elle avait tout l’après-midi de libre, elle pu le passer à potasser. Tout à fait folichons comme projets. Elle ne quitta les lieux que vers cinq heures pour avaler quelque chose, et revint rapidement.
Quand arriva neuf heures (peut-être plus), et qu’évidemment l’heure de fermeture approchait, elle n’était plus au meilleur de sa forme. Etant donné que l’endroit était pratiquement désert, si ce n’est la documentaliste qui sommeillait dans un coin, elle s’était assise en tailleur sur un coin de la table, le dos appuyé contre le mur. Bien plus à l’aise ainsi, elle parvint à conserver sa concentration une demi-heure de plus. La tresse qui avait su contenir ses cheveux toute la journée avait finit par capituler, et ce petit air concentré, les sourcils froncés, ne la rendait pas non plus époustouflante de charme. Pour couronner le tout, William Blake était en train de l’achever.
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MessageSujet: Re: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptyVen 30 Mai - 0:51

L’enfer. Littéralement. L’enfer. Passer les fêtes chez lui. Au manoir Jeckyll. Ca avait été absolument l’enfer. Il n’avait jamais été un super fan des fêtes de fin d’années, mais cette année avait été particulièrement riche en taux de merdicité sur l’échelle de Richter du taux de merdicité lors des fêtes de fin d’année. Oh vous savez. Les feuilletons stupides à la télévisions. Les vœux de la Reine. Au manoir des Jeckyll, chaque vacances de Noël prenait une dimension encore plus glauque que l’année précédente. Les vacances s’étaient déroulées sous le signe de la plus grande froideurs entre les deux énergumènes faisant leurs études à Harper. Eliott s’était appliqué à ne jamais parler directement à sa demi sœur (« Est ce que Cicely va me passer le sel… je me le demande… peut être que oui, peut être que non », « Cicely va t’elle utiliser la salle de bain? Cela serait fort dommageable, j’avais le dessein de m’y rendre à l’instant » etc etc).
L’apogée, le climax comme on dit de cette fantastique partie de rigolade en famille avait sans doute été la visite à sa mère à l’asile. Eliott lui avait offert un poisson rouge. Sans trop savoir pourquoi. Il aimait les poissons rouges (versons une larme émue pour ce pauvre Melchior qui, dans une vie antérieure connue une fin tragique indigne de lui).
Lors de ces vacances, Eliott en était arrivé à une conclusion intéressante et constructive. Il avait conclu qu’il était temps pour lui d’oublier Cicely, de fréquenter d’autres filles, ou quelque chose comme ça. La vérité étant que cela était plus facile à dire qu’à faire. Mais il essayait, du mieux qu’il pouvait.
Pour l’heure, il était assoupi sur une table de la bibliothèque, dans un coin que peu de gens fréquentaient, car trop reculé dans le royaume de la bibliothèque. Ne savez vous donc pas que lorsque des élèves vont à la bibliothèque, leur passe temps préféré est de s’observer mutuellement ? Aucun intérêt donc si votre table est éloignée de toute forme de civilisation (et ce que je raconte est également sans intérêt).
4 heures et 25 minutes, c’était le temps qu’il avait passé à réviser ses cours. Epatant, n’est ce pas ? Mais tout bon guerrier qu’il puisse être il avait fini par s’endormir, et maintenant, le temps semblait avoir passé, et la bibliothèque était déserte tel le désert. Peut être pas si déserte que ça finalement, en se baladant à travers les rayons, il fit une rencontre quelque peu intéressante.

Tiens… voici Cicely. Il se pourrait bien que nous nous connaissions. Peut être que oui, mais la réponse pourrait très bien être non également.


Il plissa les yeux, concentré sur l’étalage, laissant parcourir son doigt le long des livres rangés quelque peu anarchiquement, fin de journée à la bibliothèque oblige. En réalité, il ne cherchait pas vraiment de livre (d’ailleurs, il se trouvait dans le rayon « italien » ce qui était une aberration étant donné qu’il n’avait pas choisi cette matière). Il n’avait pas envie de converser avec Cicely, et pourtant, il était allé la voir tel une machine, chose qui le dépassait complètement étant donné qu’il avait mis un point d’honneur à l’ignorer complètement ces derniers temps.

Il est étrange voire même suspect que Cicely ne soit pas accompagnée de son âme sœur Johannes Andersen, je me demande où il peut bien être. Peut être est il allé se couché, vu l’heure à avancée de dix huit heures trente trois. Peut être qu’il a fait cela, mais il peut très bien aussi ne pas l’avoir fait.

La réponse est oui, Eliott savait que son comportement avait tout du comportement irritant et puéril d’un gamin de collège. Il continua à avancer dans les rayons, s’éloignant d’une Cicely studieuse qu’il venait de déranger mesquinement, alors qu’elle avait décidé de visiblement travailler, fait assez rare et exceptionnel pour mériter d’être souligner. Il arriva dans le rayon « littérature anglaise », et entreprit s’adonner à une activité qui avait toujours calmé ses nerfs, et, bonus extrême, remonté le moral en temps de crise. Il attrapa un livre au hasard, tombant cette fois ci sur « Jane Eye » d’une de ces cinglées de Brontë. Il feuilleta lentement jusqu’à arriver à la dernière page et l’arracha doucement, veillant à être le plus discret possible pour ne pas éveiller les soupsons de Madame Edredon, bibliothécaire de son état, qui serait capable de le jeter par la fenêtre si elle le voyait faire ça. Il continua avec le livre suivant, encore une sœur Brontë. Secrètement, il espérait que Johannes ait une folle envie de lire Jane Eyre (si ce n’était pas déjà fait, bien entendu) et que le malheur l’envahisse en se rendant compte qu’il ne pourrait jamais lire la fin, pour cause de page manquante. Muhahaha
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MessageSujet: Re: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptySam 31 Mai - 1:16

Dans un grain de sable voir un monde… et dans chaque fleur des champs le Paradis… Faire tenir l’infini dans la paume de la main, et l’éternité dans une heure… dans un grain du paradis, faire tenir la main dans l’éternité d’une heure… la paume de l’heure… et l’éternité dans une heure… l’éternité dans une heure… l’éternité dans une

_ Aaaaaargh…

Fut le geignement de désespoir qui s’éleva dans la bibliothèque. Blake n’est que souffrance. Elle était à la même page depuis près d’une demi-heure et les derniers de ses pauvres neurones meurtris venaient de s’évanouir dans de discrets *pop*. Tandis que sa main partait corner le haut de la page droite, elle s’autorisait quelques secondes de répit mental. S’il n’y avait eut la menace familiale, elle aurait depuis longtemps arrêté ces efforts inutiles pour en accomplir d’autres, bien plus salvateurs : trouver un pigeon pour faire ses devoirs à sa place et récolter des notes merveilleuses. Un soupir déçu franchit ses lèvres ; elle appuya l’arrière de sa tête contre le mur et entreprit de conter les carrés de bois composant le plafond qui entraient dans son champ de vision. Elle en était arrivée à douze lorsque quelque chose l’extirpa hors de ses profondes réflexions. Sur le coup, on ne peut pas dire qu’elle fut particulièrement réactive.
Eliott.
Eliott quoi. Ou celui qui avait mis tant de soin à l’éviter et nourrissait à son égard une aigreur qu’elle ne s’expliquait pas. Oh mais, peut-être s’était-elle imaginé tout ça, et il avait simplement vécu une crise existentielle qui l’avait forcé à s’éloigner d’elle. Si quelques restes de cette idée subsistaient encore, ils disparurent tout à fait lorsque le décryptage du discours d’Eliott fut fait. Elle entrouvrit la bouche, mais la réplique ne vint pas. Qu’est-ce qui lui avait pris de venir lui parler ? Ce n’était, de toute évidence, pas parce qu’il ne lui voulait plus. Il avait déjà tourné les talons pour s’en retourner vers de lointains horizons littéraires. Elle plissa les yeux, tentant de décrypter le comportement de son demi-frère ; lequel lui apparut évidemment comme puéril et ridicule… ce qui, en toute honnêteté, la faisait enrager. Il n’avait pas à se comporter comme ça avec elle. Il n’avait pas le droit. C’était blessant, un tel mépris. Elle enrageait vraiment. Ceci étant clairement décelable par une observation attentive des ailettes de son nez, qui vibraient telles les narines d’un dragon prêt au combat. Elle allait le tuer.

Blake fut refermé sèchement. Elle descendit de la table, non sans perdre une chaussure au passage qu’elle ne prit pas la peine de ramasser. Ainsi uni-chaussée, Blake plaqué contre son cœur palpitant d’exaspération, elle marcha jusqu’au rayon littérature anglaise, où elle avait décelé du mouvement. Ça ne pouvait être que lui. Juste avant d’entrer dans le rayon, elle se composa le masque le plus indifférent qui soit, puis réarrangea la pathétique tresse qui retenait encore quelques mèches de cheveux. Soupir. Elle secoua la tête, se pinçant l’arrête du nez, telle la nounou exaspéré par un gosse hyperactif. Blake… Brönte. Même étagère. Il parut ainsi tout naturel qu’elle s’arrête juste à côté d’Eliott (lequel arrachait avait joie la dernière page d’une relique littéraire), pour replacer Blake dans l’étagère, à sa bonne place. Elle laissa courir ses doigts sur quelques livres, comme si elle cherchait quelque chose, laissant durer un silence. Peut-être ne l’avait-il même pas remarqué, trop occupé qu’il était à jouer les petits sadiques. Il avait agit comme un sale gamin à qui on aurait piqué les billes, et qui déciderait de se venger par un méchant coup de pied dans le tibia. Puéril, ridicule ; comme elle l’avait pensé alors. La question était donc : était-elle plus mature et raisonnable que lui, pour passer outre leur différent anonyme ?

_ Tu as deviné, Johannes est parti se reposer. Il était littéralement accablé de fatigue, le pauvre. Il faut dire… (et là-dessus elle se saisit d’un livre et fit mine de le feuilleter)… que je suis diablement exigeante en amour. J'ai seulement l'espoir qu'il me pardonne sa fatigue... je compense assez bien, il me semble.

Elle leva les yeux, refermant l’ouvrage, un air de pure impertinence illuminant son visage. Elle leva ensuite la main, avec tout le naturel possible, pour prendre entre ses doigts le second bouton de la chemise d’Eliott. Il ne pendait que par deux minces fils et menaçait de tomber à tout instant. Elle tira un coup sec, gardant le bouton qui se détacha facilement, pour le montrer à son frère.

_ Fais attention, tu aurais pu le perdre.

Bouton qu’elle laissa aussitôt tomber par terre. Il partit rouler l’obscurité du rayon où nul ne le retrouverait jamais. Et, là-dessus, silence mortel.
A la question énoncée plus haut, la réponse est non.
Elle aurait pu lui demander des explications, tout mettre au clair et ainsi peut-être dénouer la situation… mais un Jeckyll n’est jamais pacifique.
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MessageSujet: Re: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptyDim 1 Juin - 3:10

Eanie meanie minie moe, qui des deux est le plus ridicule ? Il aurait facile de parler, de communiquer, de mettre tout à plat, et puis de se réconcilier, éventuellement. Car toute cette histoire n’était sans doute qu’une série de plus ou moins malentendus qui avaient été amplifiés par on ne sait quel coup de hasard et de la fatalité… Bon sans doute était ce lui le plus ridicule, mais il se devait d’agir comme ça. Enfin, du moins croyait il que son comportement était tout à fait légitime. Au moins Cicely n’était pas indifférente à ses attaques sans cesses répétées puisque, oui, elle réagissait. Il aurait d’ailleurs aimé se boucher les oreilles à cet instant précis. Il y a des choses que vous ne souhaitez jamais entendre, même si elle ne sont pas exactement le reflet de la vérité, et que vous en êtes parfaitement conscient. Ce fut comme si une brèche intersidérale s’était creusée après les paroles de Cicely et que Eliott avait été aspiré à l’intérieur. Ziouuuu (ça c’est le bruit de l’aspiration dans la brèche intersidérale avec pleins de zombies dedans –même si les zombies c’est sacrément cool-).
Pof (ça c’est pas la brèche in tersidérale par contre). Le livre lui glissa des mains et alla s’écraser à ses pieds. Le bruit sembla éveiller Madame Edredon de son sommeil profond qui laissa échapper un « Shhhhhhhhhhhh » sévère et pseudo-intimidant. Ou peut être dormait elle encore, et avait elle développé une espèce de réflexe ou des radars qui détectaient le bruit et envoyaient des « Shhhhhhhhh » même quand elle dormait. Flippant.

Désolé


Murmura Eliott bien que ça ne servi à rien, Edredon ne l’avait surement pas entendu, et de toute façon, DUDE WTF, depuis quand Eliott Jeckyll s’excusait ? Cicely avait sans doute du remarquer la réaction qu’elle avait provoqué chez Eliott. Le voilà qui devenait rouge, tel le Johannes de bibliothèque qu’il était en cet instant : gêné, avec l’envie irrésistible de partir en courant. Oh elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, et comme il fallait qu’elle le fasse, elle avait toute une ribambelle de ficelles entre ses petits doigts. Peut être était il complètement cinglé (sûrement même) mais quelque part, il aimait ça. Elle mentait. Ce n’était pas possible, elle mentait. Il du se contenir pour ne pas lui laisser voir que oui, effectivement, ses mains tremblaient alors qu’il ramassait le livre à terre. Il n’y avait pas de moment où il avait plus envie qu’elle soit à elle que quand justement elle lui échappait, elle s’éloignait sans qu’il ne puisse rien y faire. Ces derniers temps avaient justement vu se consacrer une succession de ces moments là. Il ne lui adressait pas la parole. Elle ne le faisait pas non plus. Et pourtant, il avait plus que jamais envie d’être près d’elle, juste lui sans aucun prétendant autour.
Il évita soigneusement son regard, alors qu’il essayait justement de penser à autre chose pour faire disparaître la rougeur de ses joues. Il reposa le livre un peu au hasard, photographia mentalement l’image de son père en train d’avaler des limaces, ce qui lui inspira immédiatement le plus grand sentiment de supériorité qu’il soit. Une fois que son intégrité fut regagnée, il pu composer son traditionnel masque d’indifférence qu’il ne réservait pas à sa demie sœur en temps normal. Mais les temps changent comme on dit.

Je pense que Cicely devrait peut être faire attention à ses activités nocturnes si elle ne veut pas ramener une collection complète et variée de MST au manoir Jeckyll et négliger la noble étude de la littérature et ainsi finir aux côtés de sa camarade MacGowan, mais cela ne me regarde pas, oh non, les affaire de Cicely Jeckyll ne m’intéressent absolument pas.


Il pouvait continuer très longtemps son petit manège, car s’il y avait une chose qu’il fallait savoir à propos d’Eliott Jeckyll, c’était son entêtement, voire même son côté borné qui ne le laissait jamais abandonner quelque chose qu’il avait entamé (à quelques exceptions près, comme ce château de sable construit un été sur une plage d’Italie qu’il avait lâchement délaissé pour un vulgaire stand de glaces –alors que franchement, des glaces en Italie, c’est pas ce qui manque-). Donc, il campait sur ses positions, il ne se mettrait pas à genoux pour lui implorer son pardon pour avoir offensé, ignoré, blessé peut être la créature digne d’admiration qu’elle était. Et ce même si il s’agissait de Cicely. Jamais il n’admettrai qu’il avait tord, et ce même si effectivement, il avait tord.
Pour la première fois, il croisa le regard de Cicely. Regard qui ne présageait rien de bon, si il visait juste, elle était en colère. Oui, Eliott savait lire en l’âme humaine comme dans un livre ouvert. LOL. Et que faisait elle à sa chemise ? Etait ce sa façon d’extérioriser sa colère ? Elle allait démolir ses boutons et lui casser la figure juste après ? Eliott avait déjà vu Cicely mettre une raclée monumentale à Steila Atwood lorsque celle ci avait tenté « d’égarer » la copie de Cicely. Il n’avait pas exactement envie de finir le visage complètement défiguré par les ongles de sa demie sœur (d’ailleurs, Steila évite de donner l’origine des mystérieux stigmates sur son visages, sans doute honteuse de s’être faite ravaler la façade par 50 kilos tout mouillés)
Et pof. Le bouton roula par terre. Il ne le retrouverai plus jamais. Et il ne savait pas si la mode à Harper était à la chemise ouverte sur torse musclé et viril d’athlète de haut niveau lançeur de javelot de préférence. Son expression resta admirablement impassible, alors qu’il regardait le bouton s’éloigner de lui. Loin loin. Il reposa un regard calme et distant sur Cicely, et s’approcha d’elle lentement. Il passa sa main dans ses cheveux pour finalement ôter l’élastique qui tentait tant bien que mal de retenir ses cheveux. Il s’écarta ensuite, jouant avec. Puis il arma sa catapulte, visa un pauvre petit seconde qui était sans doute en train de faire un devoir supplémentaire de Chimie, et tira. En plein dans le mile. Sa spécialité olympique aurait du être tir à l’arc, pas javelot. Le garçon leva la tête quelque peu irrité, Eliott lui lança son regard spécial « You lookin’ at me ? Chuisungangstermec ! ». Même si ça faisait un peu Stomy Bugsy (merci de ne pas relever la référence, il est deux heures les gars).

Les affaires de Cicely lui échappent, je lui suggérerait d’y faire plus attention, chose que je ne ferai pas, car les agissements de Cicely ne me regardent en aucun point
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MessageSujet: Re: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptyDim 1 Juin - 20:01

Trois, peut-être quatre ans plus tôt, ils avaient eut une dispute mémorable pour savoir si oui ou non le cake à la carotte était une invention diabolique. A cette occasion, ils ne s’étaient pas adressée la parole pendant deux jours (consécutifs) et leur première discussion après le drame s’était déroulée à peu près de cette manière : « Je ne m’intéresse pas aux affaires de Cicely, car ça non Cicely ne m’intéresse en rien » « … ». Les années avaient passé, et Eliott savait toujours très bien que ce genre de formule à la Dobby exaspéraient purement et simplement sa soeur. Quand il se mettait à parler d’elle à la troisième personne comme un véritable schizophrène, elle ne pouvait que serrer les dents et attendre que ça lui passe. A l’occasion, une bonne claque était un étonnant remède. Sauf que cette fois, elle ne s’autorisait pas la moindre solution du genre. Ce qui ne veut pas dire que le comportement de son frère l’exaspérait moins que d’habitude. Au contraire, elle avait une folle envie de lui exploser la tête contre le mur le plus proche. C’est peut-être ce qui rendait la scène tellement bizarre. L’une avait des pulsions violentes, l’autre voulait s’enfuir en courant, et tous deux avaient cet air parfaitement calme qui les caractérisait. Enfin, il fallut à Eliott quelques secondes de plus pour se composer une expression impénétrable…

Il avait fait tomber son livre. Eliott n’était jamais maladroit. Il ne bousculait jamais les choses sans le vouloir, ne cassait rien, et laissait encore moins échapper quoi que ce soit. Mais c’était arrivé, et aussi assurément que si elle avait vu un signe de l’apocalypse prochaine, Cicely eut un regard à moitié effrayé, aussitôt masqué. Quelque chose clochait avec lui. Serait-il devenu alcoolique, dans le plus grand secret ? Cela expliquerait sa soudaine maladresse, et aussi la rougeur de son… Hein ? Elle arqua un sourcil, interdite devant une réaction tellement humaine. Un monstre avait bouffé son frère et volé son enveloppe corporelle. Pas d’autre explication. Ce n’était pas Eliott. Elle avait envie de le secouer par les épaules jusqu’à ce qu’il la repousse du plat de la main, avec ce soupir à la fois excédé et blasé qu’elle lui connaissait. Il rangea le livre dans l’étagère, et aussitôt le changement fut radical. Son visage retrouvait sa distance hautaine, et la voix avec laquelle il s’adressa à Cicely ensuite ne tremblait d’aucune manière. Finalement, peut-être avait-elle rêvé cet instant de fausse faiblesse. C’était tout à fait possible. Elle se refusait à imaginer son demi-frère alcoolique.
Soulagée, elle laissa un minuscule sourire étirer ses lèvres, tandis qu’il prononçait des paroles ô combien blessantes. Elle le retrouvait, et quoi qu’il puisse dire alors, quelque soit la violence méprisante de ses paroles, il ne parviendrait pas à lui faire de mal. Finalement, elle finit par s’en rendre compte en masquant ce sourire spontané, elle était simplement heureuse qu’il décide de lui parler. Idiot, certes, et elle écarta bien vite cette idée en se disant, avec beaucoup plus de raison, qu’il l’extirpait de l’ennui de ces dernières semaines par sa seule présence. Sa seule exaspérante présence. Dès qu’il eut terminé, elle referma son livre et leva les yeux vers lui, légèrement hautaine il est vrai dans sa façon de le regarder.

_ Pas seulement nocturnes, répondit-elle sur un ton léger.

Non, elle n’était finalement pas heureuse de le retrouver. D’ailleurs, n’avait-elle pas survécu à merveille ces dernières semaines, sans lui ? Lunatique, elle en oubliait déjà son soulagement à l’idée de lui reparler. A présent, tout ce qui lui importait était de le remettre à sa place, de l’agacer comme il parvenait à le faire avec elle. Le provoquer, en somme. Puisqu’il se permettait de lui proposer ce genre de jeu malsain, elle ne pouvait pas agir autrement que d’y participer. C’était qui lui avait commencé. Seul bruit qui vint rompre l’atmosphère tendue, celui du bouton rebondissant sur le sol (et la brèche intersidérale qui se referme). Encore un cran de tension, et les voilà qui se regardaient en chien de faïence, prêts à se déchiqueter mutuellement (elle était très, très loin d’avoir conscience de ce que pouvait penser son demi-frère à ce moment là). Il s’approcha, et bien qu’étonnée elle ne bougea pas, le laissa faire. Mais oui je t’en prie, pique-moi donc mon élastique, j’en ai rien à… tu viens de le balancer sur un gnome. C’était mon dernier. Je vais te tuer. Je ne le retrouverai jamais et c’était mon dernier.

Souris sur le pom-pom, il décida d’en rajouter une couche avec une réplique plus agaçante encore que les précédentes. Le bras droit le long corps, elle fit craquer ses doigts tel le cow-boy en pleine concentration juste avant un duel. Elle rangea le livre dans l’étagère, écartant en même temps une mèche de cheveux qui encombrait son visage et n’aurait pas du se trouver là. Un bouton, un élastique, ils était quittes maintenant non ? Ils pouvaient entamer la phase des négociations et agir en adultes responsables. Soupir. Oui, c’était à elle d’agir avec raison et arrêter cette ridicule joute matérielle. Elle se retourna, avisa ce petit air supérieur qu’il se donnait… et oublia toute idée d’agir en adulte.

_ Eliott a une tache sur sa cravate ; il ferait mieux de prendre garde à ce genre de détails car c’est un motif de punition que d’avoir un uniforme sale.

Et, pendant qu’elle parlait, la voilà qui défaisait en toute simplicité la dite cravate. Le nœud avait été détendu, et il lui fut facile de retirer tout à fait le bout de tissu. Elle le fit ensuite glisser entre ses doigts, l’air très concentré, inspecta le bien, puis releva les yeux vers Eliott.

_ Oh, j’ai dû rêver.

L’innocence incarnée.
Sur ce, elle balança la pauvre cravate par-dessus l’étagère… et un grognement se fit entendre. Le petit seconde de tout à l’heure avait encore reçu un de leurs projectiles, mais ne leur renvoya pas la chose. Il devait trouver que c’était une vengeance acceptable que de garder le bien d’Eliott, et de s’en aller avec. Cicely eut une fausse grimace d’excuse, et rarement il lui avait semblé être plus agaçante qu’à cet instant.
(ah, la joie des rapports fraternels)
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MessageSujet: Re: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptyLun 2 Juin - 3:02

Des choses stupides, il avait eu l’occasion d’en faire au cours de son existence. Ce qu’il s’apprêtait à accomplir était sans doute le point culminant d’une séries de choses stupides et irréfléchies, sans doute le genre de truc qu’il regrettera d’avoir fait, une fois passé l’âge avancé de 70 ans, quand il se remémorera sa jeunesse avec amertume et cynisme, entouré de ses têtes d’animaux morts accrochés au mur de son salon éclairé à la seule lumière de la cheminée, dans son château hanté en plein milieu des Midlands, où il aurait bien entendu un serveur qui l’aiderait à camoufler ses crimes, étant donné que la vieille version d’Eliott serait devenue tellement aigrie et rongée par les regrets qu’elle se serait mise à tuer son prochain. Mais tout cela ne nous regarde pas, il s’agit de l’hypothétique futur d’Eliott Jeckyll. Il se remémorerait donc le jour où…

… il baissa la tête un instant, oui, en effet, elle aurait pu s’arrêter là, et ils se seraient expliqués, ou plutôt étripés violemment dans la bibliothèque sous l’œil affolé de Madame Edredon (« Que faire ? Dois je intervenir ? Appeler un surveillant ? Le directeur ? Les services psychiatriques ? »). Peut être auraient ils réussi à tout mettre à plat, mais sans doute Eliott n’y serait pas parvenu, ayant bien trop peur de tout compromettre entre eux. Il regarda Cicely et son air innocent mais débordant de provocation. Au fond, elle voulait capter son attention, et le meilleur moyen de la faire enrager encore plus était sans doute de l’ignorer royalement ou de la traiter comme une gamine turbulente que l’on souhaite voir se taire et jouer dans son coin. Il envisagea cette solution un instant. Après tout, elle le méritait, choisir Johannes était sans doute la pire des trahisons qu’elle pouvait exercer contre lui, même si elle n’en avait sans doute pas conscience étant donné qu’Eliott n’avait jamais eu le cran d’expliquer les choses clairement. Oui, la joie des relations sociales. Revenons un peu à cette chose stupide qu’il s’apprêtait à faire puisque c’est, je crois, tout le propos de ce message qui s’annonce comme n’ayant ni queue ni tête et dont je ne suis pas encore vraiment sûr de l’issue. Sa cravate. Elle avait osé subtiliser sa cravate. Alors qu’il risquait les plumes et le goudron pour un tel affront au règlement… se présenter au monde sans sa cravate. En plus de cela, elle l’avait donné en offrande à ce petit boutonneux qui venait donc grâce à elle de gagner une cravate supplémentaire à ajouter à sa collection de cravates immondes de l’établissement. 2 à 1. En théorie c’était à lui d’attaquer, mais Cicely ne portait pas de cravate et même si c’était le cas, la subtiliser traduirait un grand manque d’originalité. Il ne lui restait plus qu’une seule issue pour gagner la guerre…

Eliott ne pu empêcher la naissance d’un petit sourire sur ses lèvres. Même s’il ne l’avouerait jamais, il était bon de retrouver Cicely. Enfin, pas la retrouver à proprement parler bien sûr, ce chemin là était plus long et escarpé. Mais retrouver leurs empoisonnements de vie mutuels, c’était comme un grand bol d’air frais. Oh oui elle était agaçante, mais elle restait là à vouloir continuer à l’enquiquiner. Elle n’était pas complètement indifférente à la situation, somme toute. Il pris le livre que Cicely tenait entre ses mains, et s’avança dans les rangées, rejoignant la place qu’elle avait choisie pour poser toutes ses affaires de classe. Il était de notoriété publique qu’Eliott Jeckyll possédait une espèce de folie latente qui ne demandait qu’à s’exprimer dans des moments où il relevait plus du kamikaze que de l’élève mystérieux d’Harper.

Cicely n’a décidément pas pour habitude d’ordonner ses affaires…


Marmonna t-il alors qu’il rassemblait les dites affaires dans ses mains, ayant entre temps ouvert la fenêtre. Dobby, le retour du retour.

Mais quel est donc ce vent du Nord qui souffle si fort… Oh… Mince je suis maladroit.


Et voilà que les affaires de Cicely s’étaient retrouvées balancée par la fenêtre par son taré de frangin. Quand je dis ses affaires, il s’agit d’absolument toutes ses affaires. Eliott composa un visage d’innocence –qui lui allait à ravir au passage- et haussa les épaules en direction de son interlocutrice.

La nature aura sans doute rendu service à Cicely, elle ne devrait pas travailler tant de toute façon, de vilaine cernes sont déjà irrémédiablement incrustées sur son visage.


Il accompagna sa réplique avec son plus beau masque de composition dans le genre : compassion + bienveillance n°56. Des choses stupides, il avait eu l’occasion d’en faire…
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MessageSujet: Re: Sans titre [PV]   Sans titre [PV] EmptyLun 2 Juin - 19:51

La question évidente, à la vision de cette scène (vous pouvez repasser les dernières secondes en lecture lente), était bien sûr : Pourquoi n’avait-elle rien fait. C’est vrai quoi, à le voir ainsi attraper toutes ses affaires, gai comme un pinson, elle aurait dû se douter de quelque chose et, au moins dans le doute, l’empêcher d’aller plus loin. Mais le fait est qu’elle n’avait même pas pris la peine de le suivre jusqu’à la table, s’arrêtant à une vingtaine de pas de là, les bras croisés, air d’intense lassitude à l’appui. Il bluffait. Tout ça c’était juste de la poudre aux yeux, il se la jouait rebelle mais jamais il n’oserait. Ça, elle en était certaine. Même lorsqu’il ouvrit la fenêtre, elle ne bougea pas, ni au moment où il amorça son geste pour balancer les pauvres affaires. Vent du quoi ? … oh non.
Il avait osé. Il l’avait fait, ce monstre. Elle abandonna toute attitude de distance et se précipita vers le lieu du drame, sans doute avec l’espoir qu’une vitesse surhumaine lui permettrait d’attraper ses affaires au vol avant que l’inévitable ne se produise. Avec une détente due à la crise de nerfs qui se profilait, elle monta sur la table et se glissa jusqu’à la fenêtre. Les bras tendu vers l’horizon, ses mains ne se refermant que sur le néant, elle ne put que constater l’atroce vérité : son manteau, ses livres, ses notes résultant d’heures de laborieux travail, tout reposait à présent sur le sol, un étage plus bas… dans la boue. (restait seulement la chaussure qu’elle avait perdue plus tôt, sous la table, et qu’Eliott n’avait sûrement pas vu) Une feuille retardataire voltigeait encore gentiment, pour se poser avec douceur dans la première flaque venue. Pour un peu, elle se serait aussi jetée par la fenêtre. D’ailleurs, à la voir ainsi penchée vers l’extérieur, désespérée, on aurait pu croire à une tentative de suicide. Le pire, le plus pire de toutes les pires atrocités qu’inspirait le drame, c’était bien l’air satisfait qu’elle devinait à son frère. Ah, il devait la savourer sa victoire. Parce qu’il venait de foutre en l’air toute une journée de travail. Elle renifla, ressentant toute l’injustice de cette situation, au bord d’une crise d’hystérie juste effrayante. A défaut de se jeter par la fenêtre, elle pouvait s’arracher les cheveux, se laisser choir sur le rebord de la fenêtre telle une créature agonisante, attendant humblement que quelqu’un abrège ses souffrances.

Non mais attendez là… Cicely Jeckyll n’était pas créature à se laisser achever. Elle préférait, et de loin, user de ses dernières forces pour se venger. De vilaines cernes hein ?! Elle se redressa d’un seul coup, frappée par l’éclair de l’inspiration vengeresse, et sans un regard pour Eliott descendit de la table et se dirigea vers la sortie. En voyant la porte si proche, et peut-être l’espoir de récupérer quelques notes avant qu’elles ne soient complètement perdues, elle eut la tentation de s’en aller. Mais ce serait fuir, ce serait perdre. Or, s’il y existait bien une personne face à laquelle il lui serait toujours impossible de céder, c’était bien son demi-frère. Madame Edredon dormait toujours comme un petit ange ; elle ne verrait donc aucune objection à ce que Cicely lui emprunte quelque chose. En passant près du bureau, sa main effleura un pot de crayon. Tout se passa trop vite pour que l’on ne voie ce qu’elle y avait pris (elle avait probablement ratée une éminente carrière de pickpocket).
Elle parut hésiter à sortir ensuite, mais ce n’était que pur cinéma. Pur cinéma également cette façon qu’elle eut de tourner les talons, les mains aussitôt croisées dans le bas de son dos, pour revenir vers Eliott. Se planter devant lui, serait plus exacte. Elle fit alors la chose la plus étonnante, la plus ridicule, la plus adorable qui soit…

_ Je suis désolée.

Ce n’était qu’un charmant filet de voix, troublé par la culpabilité et une admirable tendresse. Les yeux baissés, elle semblait atrocement mal à l’aise, avait abandonné sa rage et son désespoir. Enfin, elle s’autorisa à lever ses grands yeux innocents vers Eliott, et il se passa une chose plus étonnante encore : elle pleurait. Des larmes discrètes, qui s’échappait de ses yeux, passaient entre ses cils, glissaient sur ses joues avec une merveilleuse discrétion. Ne le nions pas, elle était touchante, la petite Jeckyll. Elle s’autorisa même un faible reniflement désespéré, c’est dire. Les mains toujours dans le bas de son dos, elle continuait de fixer Eliott comme si son pardon (pour une chose qu’elle n’avait d’ailleurs pas clairement nommé) était la seule chose à laquelle elle aspirait en ce bas monde.

_ Je... je suis désolée, répéta-t-elle une seconde fois, délicieusement dramatique.

Un petit pas suivit cette seconde déclaration, et tandis que ses yeux pâles et mouillés dévoraient littéralement Eliott pour implorer son pardon, elle se blottit contre lui. Non, pas exactement. Bon, disons qu’elle s’approcha assez pour être contre lui. Ne rencontrant pas de résistance dans un premier temps, elle voulut passer ses mains autour de lui. Non, pas exactement (encore une fois).
Quelque chose brillait dans sa main. Quelque chose illuminait son visage. Une paire ciseaux dans le premier cas, un sourire machiavélique dans le second. Et passa son index et son pouce dans les anses des ciseaux, et lentement arma son geste. Il fallait à la fois agir avec discrétion et rapidité. Elle opta pour la rapidité (il lui faudrait aussi courir vite, dans un deuxième temps). En quelques maladroits coups de ciseau (il faut avouer qu’elle n’y voyait pas dans chose), elle découpa le blazer d’Eliott, qui dans le dos devint seulement un assemblage de pathétique lambeaux. Avant de s’enfuir, elle lui découpa même quelques mèches de cheveux, parsemant de trous sa coupe si parfaite. (mouhaha)
Ainsi son méfait accompli, il lui fallut se faufiler hors du champ d’action de sa victime (manquant de se heurter à une table dans sa précipitation), pour ensuite carrément fuir. Aussi vite que la moquette et ses jambes le lui permettait. Elle laissa la paire de ciseaux sur place, coincée dans un pan de tissu du vêtement d’Eliott, et disparut dans les hauts rayonnages.

Maintenant, ils étaient quites.
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