World is a vampire // Coralee

Ce phénomène était assez rare mais en ce mardi matin, la donne avait changé. Alexey "Frix" Somerled venait de se faire expulser de la bibliothèque de l'établissement. La documentaliste n'y avait pas été de mains mortes d'ailleurs. Tel l'éléphant marchant sur des œufs déjà écrasés, elle s'était approchée de la table que le jeune occupait depuis deux heures et quelques minutes. Elle l'avait fixé une longue minute, persuadée qu'Alexey finirait par la remarquer en train de jouer à la potiche qui a quelque chose à dire. Malheureusement, ce gus de russe en avait décidé autrement et n'allait certainement pas lui procurer la satisfaction de lui accorder ne serait-ce qu'un coup d'œil. Evidemment, puisqu'il se savait en faute depuis le début. Cet instant fatal au possible, où il avait cru bon de sortir son sandwich nordique de son sac. Vorace comme il l'était, la simple idée d'avoir de la nourriture dans son sac sans pouvoir y toucher le rendait nerveux. De toute manière, il ne voyait pas où était le mal. C'était un élève sérieux, qui travaillait sur son devoir de français, faisant quelques œillades par-ci, par-là avec l'impossibilité de rester concentrer plus de cinq minutes mais... Tout de même. Il restait un élève sérieux mangeant un sandwich nordique.
La documentaliste était toujours devant lui, elle s'était mise à toussoter légèrement. Alexey fronça les sourcils, le saumon devait vraiment la déranger, elle n'avait toujours pas déguerpi. Et ce fut à ce moment qu'il commit la plus grosse erreur de la journée. Il éternua, croisant ainsi le regard bleu acier de la vieille femme aux lunettes à monture d'écailles de crocodile. Sacré bleu, sa vie était finie. Le regard de la documentaliste s'était posé sur l'objet prohibé, à savoir cet emballage suspect provenant de la sandwhicherie de Holyhead. La femme s'était alors baissée vers lui, posant ses mains de part et d'autre de la table, afin d'arriver à deux centimètres du visage du pauvre et innocent garçon.

_ Monsieur Somerled, vous êtes au courant que manger au sein de la bibliothèque est formellement interdit n'est-ce pas ?

Elle plissa les yeux, ce qui lui donnait l'air d'une truite folle échappée de sa barquette en plastique. Alexey haussa les épaules et reprit son stylo, feintant ainsi de vouloir se remettre au travail. Malheureusement, la femme truite n'avait pas dans l'idée de le laisser tranquille. Elle lui arracha son stylo des mains et se redressa. Si il lui disait que le sandwich n'était pas à lui.. Il avait peut-être une chance de s'en sortir entier ?

_ Hé bien, Monsieur Somerled, vu votre manque de réceptivité, je vais vous demander de quitter immédiatement la bibliothèque.

Alexey ne bougea pas d'un pouce. Tout le monde sait qu'une femme truite en colère ce n'est pas crédible.

_ IMMEDIATEMENT !

Quoi que, ça pouvait se discuter. Sans prévenir et d'un geste soudain, elle attrapa les affaires du jeune homme qui jonchaient la table ainsi que son sac, puis se dirigea d'un pas rapide vers la sortie de la pièce avec un sourire diabolique.

_ Sortez, maintenant. Et je vous confisque ceci.

Fit-elle en jetant un regard langoureux au sandwich qu'elle tenait dans la mains. Alexey l'observa quelques instants, remettant toutes ses connaissances sur les femmes truites en question. Sans demander son reste -de sandwich-, il tourna les talons et se dirigea vers la cafétéria nonchalamment. Une fois arrivé à bon port, le rituel put commencer. Plateau, salade de carottes douteuse, assiette débordant de pommes de terre et de petits pois d'un vert gazon et tranche de cake aux fruits peu appétissante. Sans oublier la bouteille d'eau et le morceau de pain, les seuls aliments comestibles de la cafétéria. Sans attendre plus longtemps, il se dirigea vers une des tables, occupée par quelques membres du comité des élèves et se laissa tomber en face de Coralee.

_ Qui aurait pu croire que la vieille bibliothécaire est en réalité un ogre ? Evidemment, peut-être que son odeur corporelle aurait pu nous mettre sur la piste.. C'est dingue, peut-être que certains de nos professeurs sont en réalité des vampires. Peut-être que TU es un vampire !

Déclara-t-il d'une traite, piquant sa fourchette dans l'amas orange que formaient les bouts de carottes, avant de croiser pour la première fois le regard de la jeune femme. Et dire qu'il était condamné à manger des aliments non-comestibles tandis que la vieille peau dépouillait ses restes.

Ça, sa ne fait aucun doute. Coralee était un vampire. Vous savez, ces bêtes vicieuses et craintes qui vous pendent au coup, assoiffées de votre sang, de votre vie. Oui. Cela résumait aisément le personnage…

La jeune femme était attablée, pour l’heure, à la cafétéria de l’établissement, qui n’avait certes rien à envier à celle de Liverpool. Malgré qu’elle ne raffole pas des divers plats en sauce et légumes bouillies, elle trouvait largement son bonheur parmi les salades de fruits, les crudités ou les yaourts blancs. De toutes manières, la jeune femme n’avait jamais prit l’habitude de déjeuner, car pour tout dire, chez les Moore le temps n’était pas à passer à chouchouter son estomac mais plutôt à celui de faire fructifier son argent, par tous les moyens.
Après la mort de sa mère, Coralee grandit entre l’absence irritante de son père et l’arrogante fortune de son compte en banque. Il faut avouer que son très cher géniteur ne lui accordait pas l’attention qu’il aurait dut. Mais cela semblait difficile pour lui de serer sa fille dans ses bras, comme si il voyait en elle un reflet de maman… Madame Moore. C’était une femme très intelligente et de plus, elle était d’une très grande beauté –vous savez maintenant d’où sort cette fabuleuse créature qu’est Coralee, Joke. Mais elle avait aussi ce dont insupportable de trouver coûte que coûte, en chacun de nous, une part de bonté. L’inverse de notre jeune Moore, cela va de soit. Etait elle si différente de sa mère ? Et se père qui l’écoeurait tant était il plus proche de sa personnalité ? Elle n’osait y songer, mais parfois cette possibilité l’effrayait. Bien qu’elle est perdu sa mère assez jeune, c’était pour elle une idole, même si elle ne s’en rendait pas toujours compte. A chaque fois qu’elle pensait à cette femme, elle ne cessait de se dire : Parfaite, même si celle ci n’ait en rien les même points de vues que notre jeune blonde. Mais qui oserait tarir l’éloge de sa mère.

Un sourire absent étira ses lèvres muettes…

La table où elle s’était assise était investit par les diverses étudiants du comité. Elle pouvait même apercevoir un bout de la chevelure noire de cette pitoyable Kaede, qu’elle trouvait vraiment pathétique. Elle se demandait d’ailleurs comment celle-ci avait fait pour dégoter une place au sein du comité des élèves. Il était certain que les étudiants préféraient aisément voter pour des personnes réfléchies comme Coralee, Karen ou encore Alexey que pour cette petite naïve au grand cœur -si il y a bien une chose que Coralee déteste c’est bien les naïfs.
En tout cas, si cette idiote était présente, il n’y avait pas l’ombre d’un Johannes. Il devait certainement réviser songea t-elle, tout en décapsulant son Schweppes agrumes. Lorsqu’elle but sa première gorgée, une silhouette élancée et masculine s’installa devant elle. Elle jurerait qu’un de ses petits associables du club d’échecs venaient d’apparaître dans le but de la bombarder de questions sur leur projet d’aménager un coin échecs dans les parcs pour l’été. Comme d’habitude, après plus de 43 tentatives, elle lui déclarerait sèchement que ce n’était pas envisageable. A force, elle les soupçonnait de vouloir l’endoctriner dans leur club à des fins peu catholiques, mais qui reste dans les limites du saint de la part de ce genre de personnages. Mais raté, elle n’était pas vraiment prête à l’idée de renverser le roi de la savane qui trônait en eux. Bouhou, que d’ironie. Elle se sentit en phase à le rembarer immédiatement lorsqu’elle entendit cette voie qu’elle reconnut sans hésitation comme celle d’Alexey. La suite fut toujours aussi drôle et inattendue…

- Tout comme je croyais, à tord visiblement, que le temps des histoires pour gamins baveux était révolu...

Lâcha t-elle sans expression apparente. Si elle avait apprit une chose de son père c’est bien, le sens de la répartie. Mais aussi –il faut l’avouer- à ménager ses horaires en étudiant, déboursant et en pratiquant diverses activités. Cela lui faisait passé le temps manqué à ses côté…
Mais ici, à Harper, tout avait changé. Ne serais ce que la liberté dont elle faisait preuve autrefois qui fut légèrement restreinte à son arriver -quoique sa liberté de cultiver sa méchanceté et son sadisme avait largement remplacée celle d’autrefois. Elle s’en était donc assez bien accommodée. La vie en pensionnat n’était pas aussi horrible que ça tout compte fait. Cela présentait plusieurs avantages même. Comme celui de rejoindre un inconnu –ou pas- dans sa chambre et de commencer joyeusement à se faire une partie de poker… Strip-poker. Ou encore, celui d’enfreindre le règlement à des heures tardives. Enfin, disons que chaque nuit avait son lot de surprises. Cela avait quelque chose… d’excitant. Vous l’avez vraiment cru ? Rien n’était conçu de loin ou de près à exciter notre jolie blonde dans ce pensionnat minable ou synonyme irréfutable de Prison. Si ce n’est Duty… Elle n’avait d’ailleurs pas manqué de lire son dernier article et trouva vraiment bas, voir décevant de la part du jeune brun qu’il ose ne serait ce que de faire une allusion à cette rumeur de vampire, pour jeune mental déséquilibré et adepte du paranormal.
Si elle avait eut l’habitude de découvrir ses sentiments, elle aurait très certainement soufflé longuement à cet instant même. Mais elle n’en fit rien et continua après sa première réponse sanglante, son regard perçant celui du jeune homme –au passage, elle adorait faire ce genre de chose qui provoquait généralement des troubles. Voyons ne mentez pas, on vous connaît.

- Dis moi, tu nous as fais faux bon lors de la dernière réunion du comité. J’ai été navré de ne pas te voir, ta voie aurait été précieuse…

Enfin, comme elle avait été navrée d’apprendre que lui et les contes pour enfants n’étaient toujours pas en passe de demander le divorce. Il est vrai que avec l’appui d’un autre membre du comité, Coralee aurait fait taire Jeckyll Sénior et aurait de surcroît enterré cette fracassante et fâcheuse humiliation –enfin, en théorie.

- Tu crois que j’ai une chance de te retrouver… lors de la prochaine ?

Elle laissa planer un doute vicieux, qu’elle s’empressa de ponctuer d’un sourire mystérieux et provoquant.

Liliany avait décidé de se mettre au régime : Repas é-qui-li-bré. Oui oui vous avez bien lu, j’ai bien écrit Equilibré. Non non, elle ne se trouvait pas grosse, ni laide. Mais sa dernière discutions avec Johannes avait attisé sa curiosité sur les effets qu’un repas complet pouvait produire comme sensations sur l’être. Non aux sucreries ! Vive les radis ! N’était pas encore le slogan de la petite blonde mais les carottes et autres trucs vert ou orange allaient avoir eux aussi, peut-être, leur droit de passage. Après un cours de philo calomnieux où mademoiselle Sturgess s’était faite rappeler à l’ordre plusieurs fois par son professeur pour bavardages intempestifs et où, pour se venger de se manque de concentration, ce même professeur avait volontairement posé une colle à Liliany pour la ridiculiser devant tout le monde avec une remarque tel que : Ah pour raconter la vie Jean-Bernard ça y va mais pour nous parler d’Epicure, ‘y a plus personne. A quoi Liliany avait répondu avec une réelle innocence: Excusez-moi mais il ne s’appelle pas Jean-Bernard, il s’appelle Johannes. Un petit tour et puis s’en va. Liliany aurait été virée si le gong ne l’avait pas sauvé en sonnant la délivrance. C’est sur les paroles de All my loving des Beatles que Liliany se dirigeait vers le self. On pouvait lui trouver beaucoup de défaut à cette petite mais celui de chanter comme une casserole ne faisait pas partie de sa grande collection. Ce n’était pas une grande chanteuse, certes, mais on pouvait l’écouter sans grincer des dents. Elle attrapa son plateau et le glissa devant les légumes qu’on servaient en entrée. Elle hésita carotte ? Tomate ? Tomate ? Carotte ? Les élèves derrière elle commencèrent à s’impatienter, comment peut-on passer plus d’une minutes à choisir entre deux entrées, alors elle prit les carottes en se pressant pour regretter les tomates quelques secondes plus tard. Pauvre petite Liliany, la vie est plus difficile que ne le croit.

Jupe plissée, cravate, chemisier blanc, chaussettes blanches et chaussures vernis, voilà notre petite écossaise-suédoise qui fait ses quelques pas dans l’arène. La cafétéria est un lieu très particulier. Premièrement c’était le rendez-vous incontournable des commères après les toilettes. Deuxièmement il est facile de s’y faire des amis avec un sourire amicale et un échange de dessert et troisièmement c’est aussi l’endroit ou la moindre erreur n’est pas permise puisqu’en une seconde tous les regards peuvent se tourner sur vous. Et ce détail aurait du être signalé à Liliany puisque la maladroite petite blonde s’apprêtait à courir à la catastrophe. Pour le moment, tout va bien. Elle cherche du regard quelques visages familiers pour aller partager avec eux son repas é-qui-li-bré, c’est alors qu’elle vit Alexey, son petit héros qui avait su la rassurer un soir où ils s’étaient laissé enfermé à la bibliothèque. Elle se dirigea vers lui en s’approchant de la table qu’il partageait avec Coralee Moore. Grande, élégante, sophistiquée, Johannes au féminin. Le genre de fille qui décourage les gamines comme Liliany de croire qu’un jour elles atteindront un niveau de classe égale au leur. C’est pourtant sans la moindre envie ou jalousie que Liliany se posta derrière elle en adressant un sourire à Alexey assis en face d’elle.

Je peux me joindre à …

Là, c’est maintenant. The catastrophe. Alors que Liliany demandait la permission de s’installer près d’Alexey, un groupe de types d’humeur à chahuter passe près d’elle et -involontaire ou volontairement-, tape dans le plateau de la petite blonde qui se déverse alors sur la Grande blonde, Coralee, qui se retrouve alors couverte de carottes et de vinaigrette grasse. Le reste du plateau a glisser au sol dans un bruit assourdissant tandis que Liliany n’a pu sauvé que son verre de jus de fruits. Les regards sont sur elle et sur sa victime. Certains se mettent à rire alors que d'autres redoutant la réaction de Coralee reste le souffle coupé. Liliany, elle aimerait disparaitre, devenir toute petite, partir loin et ne plus jamais revenir -ou du moins pas tout de suite- ou alors remonter le temps de quelque secondes pour éviter l'erreur: se placer un peu plus loin de Coralee et choisir les tomates.

Je suis désolée Coralee, le plateau a glissé. Tu n’as rien ?

S’empresse de demander, le rouge aux joues, la fautive.

Si quelqu'un avait sauté la case transitoire entre les époques 'gamins baveux' et 'adultes responsables et sous Prozac', c'était sûrement Alexey. Il avait ce qu'on appelle généralement un grain, mais en réalité, il était capable de tenir une conversation à l'aide de propos intelligents, remplis de sens et pas totalement hors sujet. La façon dont il avait voulu aborder Coralee ne résultait que d'un choix personnel, il était persuadé qu'une théorie tout droit sortie de la saga Harry Potter était bien plus amusante qu'un banal et usagé 'salut toi, ça va toi ?', formule de politesse tellement utilisé et dite sans aucune conviction. Alexey luttait, à sa manière, contre sa propre mécanisation, devenir un robot n'avait jamais été un de ses principaux objectifs dans la vie. Compréhensible.

Nullement vexé -humhum- par la réponse de la jeune femme -Coralee n'étant plus Coralee sans son rude et pointu sans de la répartie-, Alexey fixa un point imaginaire situé au plafond pendant quelques instants avant que son regard se repose sur sa voisine d'en face, puis sur le contenu de sa propre assiette, encore ébahi devant cette couleur très fluo kid de ses petits pois. Quels colorants alimentaires avait-on utilisé pour obtenir un vert aussi resplendissant ?

_ Hum, je suis désolé mais je n'ai rien entendu, j’étais dans mon petit monde, je me parlais à moi-même et je rêvais de collier en sucre rose, va savoir pourquoi.

Lâcha-t-il en reprenant sa fourchette en main, afin de procéder à un premier tri. Pommes de terre, petits pois même combat. Le tout accompagné d'une musique d'ascenseur, produite par Coralee Moore elle-même, piste numéro deux, où un pauvre membre du comité des élèves se fait réprimander pour ne pas avoir assisté à la dernière réunion. Alexey se renfrogna quelque peu, il n'appréciait pas de se faire rappeler à l'ordre, surtout par Coralee et surtout pour une pièce de théâtre dont il se préoccupait peu. Voire pas du tout. Il n'avait pas voulu perdre son temps, assis sur une chaise, à assister à un combat de coqs, se doutant bien que ce serait le principal sujet de conversation du lendemain. Et ses prévisions s'étaient avérées juste puisque tout le monde parlait des ébats secrets de Moore et Jeckyll, du passé refoulé de fille de joie de McGowell et de sa gifle monumentale adressée à Andersen. Pour une fois, Alexey avait eu d'autres chats à fouetter et s'était retrouvé au beau milieu de la campagne, seul et perdu. Le karma, que voulez-vous.

Alexey s'apprêtait à répondre à cette harpie de Coralee, qu'il appréciait quand même, un côté masochiste refoulé peut-être, quand le miracle de la journée se réalisa. A peine eut-il le temps d'ouvrir la bouche qu'une jeune blondinette arrivait à sa hauteur, visiblement envieuse de prendre place aux côtés d'Alexey et de Coralee. Alexey avait fait la connaissance de Liliany quelques semaines auparavant, lors d'un soirée Ghostbusters dans l'enceinte de la bibliothèque. Non pas qu'il soit un adepte des jeux de rôle hein, mais sa virilité avait senti le besoin de s'exprimer quand il avait réalisé que Liliany était sujet à une crise de panique. Superman en action. Sans aucune prétention.

Malheureusement, Superman ne se manifesta pas dans la cafétéria. Et c'est ainsi que Coralee se trouva recouverte d'une couche de crudités suspectes. La tête penchée et les yeux dans le vide, Alexey imaginait déjà la scène suivante : une Coralee folle de rage, arrachant ses vêtements, passant de la couleur chaire au vert haricot, se transformant en Hulk, prête à déverser sa colère sur Liliany. Un léger sourire ne tarda pas à s'afficher sur le visage du jeune homme, avant de totalement disparaître, par peur de représailles de la part de Coralee étant donné que personne ne viendrait une seconde fois lui versait le contenu de son plateau sur la figure. Instinctivement, Alexey se leva, prêt à se mettre à l'abri. Coralee, reste calme et sereine ? Même si il ne la connaissait que très peu, il en doutait un peu.

Le jeune homme tourna la tête vers une Liliany rouge et gênée, qui était en train de s'excuser. Vain et inutile d'après la logique d'Alexey. Il ouvrit la bouche, afin de calmer le jeu d'avance mais... des bouts de carottes venaient de traverser la cafétéria, venant s'écraser dans les cheveux d'un des membres de l'équipe de football du lycée.
Un autre garçon brun au nez de pigeon, installé à la table voisine, grimpa sur un des bancs et mis ses mains en porte voix. Intrigué, Alexey quitta des yeux Coralee et Liliany, curieux de savoir ce qu'il allait dire.

_ C'est la guerre entre les bretzels, les sushis, les hamburgers.. pas de pitié pour les croissants !

Euh oui, on aurait pu faire plus.. pacifiste..