CEREMONIE DE RECRUTEMENT - AMARYLLIS

« Pour l’amour du ciel, Gwendoline, je t’ai dé-jà dit de te tenir plus droite! »
« Ta fleur, que diable, as-t-on jamais vu plus empotée? »
« Aneliesse, te moques-tu du monde? Personne n’a eu l’air aussi mal fagotée que toi, depuis Elisabeth Taylor aux oscars de 1959! Sors d’ici, tu nous fais honte! »

Visiblement, et comme chaque année, Vanilla était particulièrement énervée à l’idée de recevoir les nouvelles Amaryllis, lesquelles avaient été sélectionnées avec la plus grande attention. Leur dossiers respectifs avaient étés passés au peigne fin par le conseil des fleurs, car il avait été hors de question de laisser entrer quelqu’un d’indigne, tout comme il avait été hors de question de laisser filer une future fleur ayant soit des ancêtres Amaryllis, soit un compte en banque digne d’en être une.

« Oui, je sais, elle a un petit problème au niveau vestimentaire, mais ma chérie, ne sais tu pas que nous sommes charité avant tout? »

Les filles avaient été convoquées dans l’endroit le plus intime des Amaryllis, qui servait à la fois de salle de réunion et de jardin d’hiver. Quelques deuxièmes années, triées sur le volet, étaient assises à la table de verre d’une longueur impressionnante qui se dressait dans le fond de la vaste salle pleine de plante, alors que la Fleur en chef, qui se tenait debout sur ses talons de quinze centimètres, et attendait les aspirantes avec un sourire crispé, mais néanmoins ravissant.

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Un garçon chez les Amarillys, personne n'aurait pu s'y attendre. D'après ce qu'il avait entendu, il était le premier mâle à avoir mis un pied, légalement parlant, dans le Jardin d'Hiver. Évidement, dès son arrivée les rumeurs loufoques et saugrenues avaient fait le tour du campus à la vitesse de la lumière. Ainsi, notre cher Alexey serait un transsexuel reconverti en dealer homosexuel lubrique, sortant avec une des ses junkies de clientes, les Amarillys l'aurait pris de pitié et accepté dans leur confrérie. Assez... bizarre. Néanmoins, le russe n'y avait pas prêté attention, bien plus occupé par la pêche et son trafic clandestin d'héroïne au sein du campus.

Quoi qu'il en soit, en ce 21 Octobre, Alexey s'était vu réquisitionné pour la cérémonie de recrutement des Amaryllis. Après tout, il n'avait jamais enfreint le règlement et tenait à son rôle de Membre Modèle. Ce qui n'était pas difficile, il ne ramenait jamais de garçons dans les dortoirs, ne passait pas un temps fou enfermé dans une des salles de bain et n'avait jamais eu à utiliser ses ongles afin de régler un conflit. Un membre modèle vous dis-je, puisqu'il tenait à sa place autant qu'à la prunelle de ses yeux. Lors de son entretien, il avait même été jusqu'à dire qu'il prônait la chasteté avant le mariage. Du pur délire.

« Oui, je sais, elle a un petit problème au niveau vestimentaire, mais ma chérie, ne sais tu pasque nous sommes charité avant tout ? »

Vanilla avait parlé, et à vrai dire, elle n'arrêtait pas. Encore une fois, les Amrayllis se devaient d'être parfaites, que ce soit pour elles, ou bien pour la confrérie. Surtout pour la confrérie en fait.

Tenant son carton d'invitation dans sa main gauche, le russe était à présent debout, dans le Jardin d'Hiver, assistant avec amusement au discours de Vanilla Feldman, la chef des Fleurs, qui prenait un malin plaisir à passer au peigne fin chacune des deuxièmes années. Pas de baskets, ni de shorts, ni de pantalons, le code vestimentaire avait posé quelques problèmes à Alexey mais il avait finalement opté pour un costume Paul Smith, qui lui assurerait autant de classe qu'une robe dessinée par Valentino en personne. Son cerveau passa en second plan Vanilla et ses consœurs, tandis que ses yeux relisaient avec attention le court texte, savourant le plaisir d'être un deuxième année mais redoutant déjà l'arrivée de sa nouvelle recrue attitrée. Il suffirait qu'il tombe sur une Liliany bis et deux fois plus pipelette, le débit de paroles de sa meilleure amie était déjà difficile à contrôler, alors passer une année collée avec un pie le mènerait au suicide, ou au meurtre - au choix.

D'un seul homme, ou d'une seule femme dans le cas actuel, toutes les Amaryllis prirent place sur leurs chaises, derrière une immense table en verre. Vanilla était restée debout, certainement en train de réciter une énième prière, craignant sans doute que la nouvelle génération de Fleurs soit constituée de gamines retardées pourries gâtées ou bien de filles totalement à la ramasse, et athées par dessus tout. Les yeux d'Alexey se posèrent tour à tour sur la très pieuse Vanilla et son sourire crispée, puis sur la silhouette d'une nouvelle arrivante et enfin, sur ses consœurs pour guetter leur réaction. Ouais, bon, la cérémonie s'annonçait d'ores et déjà très longue.

Le russe aurait tout donné pour savoir ce que ressentait la nouvelle recrue. Une vingtaine de paires de cils battaient en sa direction, la jaugeant des pieds à la tête. La voisine d'Alexey lui donna un léger coup de coude, étouffant un léger rire, devant la mine dépitée de la jeune Amaryllis. Viles et mesquines, ne nous étonnons plus.

Le matin même, était arrivé un petit carton dans une jolie enveloppe, signait il l'heure de sa mort, ou bien celui de sa naissance? B.B. n'en savait rien mais l'avait ouvert d'un coup en se jetant sur son lit, assise à l'indienne, elle venait de se lever, et traînait encore dans un débardeur trop petit et un boxer fluo, de quoi attirer les regards de honte sur elle, mais qui la voyait ? Personne, et puis son "no complex" n'est pas pour rien ça politique de vie... isn't it?
Arrachant l'enveloppe, elle découvrit l'invitation à la cérémonie de recrutement des Amarillys, au début déçue, elle se dit que se serait sûrement le bon jour pour impressionner et se faire connaître, même si elle manquait de sommeil, et n'avait pas prévu une telle... surprise... enfin, elle pensait plus dur l'entrée chez la confrérie, trop facile, ce n'était pas drôle, elle voulait de la sueur et des larmes!

Vite, impatience règne, la jolie brune fila aussitôt à la douche, faisant tenir ensuite ses cheveux n'importe comment mais avec du volume, il lui fallait de la classe, du flash et du voyant, mais... dans les tons de la cérémonie, sa personnalité devait ressortir en bien, optimiste pour ce jour, peut être le serait elle moins en voyant comment les filles déjà intégrées étaient dirigées...
Brushing et petite robe, une marque moins connue que Dior ou Calvin, mais à ces moyens, le genre courte, droite, avec un col en V et des tons pastels, plutôt moulante, elle l'ajusta avec une paire de talons hauts et d'un joli sac à main, tenant à faire bonne impression n'importe comment.

Elle accourue après avoir avalé en vitesse un déjeuner, ne voulant pas être la dernière, jamais ! Un garçon passa devant elle et entra, elle sorti de même son invitation et la montra avec un grand sourire brillant et rouge.
Le Jardin d'Hiver, elle n'avait jamais espéré le voir avant longtemps, mais elle était là, dans cette partie presque secrète qui sentait le parfum et le sucre... ou du moins une odeur plaisante et absorbante qui détournait l'esprit.
Les filles étaient en rangée parfaite, et l'une d'elle donnait les ordres pour tout tenir dans l'ordre et la perfection, "discipline discipline" pensa notre chère B.B.

Elle faillit percuter le garçon qui était devant elle lorsque celui ci s'arrêta, maudissant le réflexe de soupirer, elle retint quant même une insulte, pas de ce langage ici...

"Excusez moi..."

Répondit elle en battant des cils elle aussi, elle apprenait vite, mais ne resterait pas ici comme potiche, faisant quelques pas de plus, elle se plaça en avant pour regarder la salle de ces talons hauts, sa taille ne faisant toujours pas grande pour autant, mais un sourire immense encombra son visage et son esprit, elle y était...

Arrivée devant sa chambre du haut des ses 56 cm de talons elle découvris la petite envellope rose qui contenait le sésame pour participer a la cérémonie de recrutement des Amaryllis . C'est le sourire aux lèvres tartinées de gloss rose parfum cerise qu'elle ouvrit du bout des doigts l'envellope marquée de son nom et prénom en lettres manuscrites . Elle était toute éxcitée de recevoir enfin cette invitation . Qui pouvais deviner à quel point cela lui tenait à coeur d'aller à cette cérémonie et de devenir enfin une Amaryllis digne de ce nom ? Pas grand monde mais en tous les cas on voyait bien qu'elle voulait faire forte et bonne impression . A partir du moment ou elle recut son carton rose elle préparas tout au millimètre près . De la robe qu'elle porterais , a l'heure ou elle se coucherais jusqu'a la brosse qu'elle utiliserais . Rien ne devais être laisser au hasard pour ce jour unique . L'Eléonore perfectionniste avait reprit le dessus , et si elle venait a gâcher par sa faute cette cérémonie , qui sait ce qu'elle pourrait s'infliger ...

Enfin , le jour J arriva si vite qu'elle en fut tout de même surprise malgrès le fait que tout avait déjà été réglé parfaitement . Elle se couchat tôt pour éviter toutes marques de fatigue et pour pouvoir se réveiller tôt le lendemain , et ainsi avoir tout le loisir de prendre son temps pour s'appliquer à sa préparation .
Elle fila sous la douche dès son reveil , et se surpris a chantonner de bonne humeur ce qui ne lui arrivait que pour les " grandes occasions " . En sortant elle fit tout son petit " rituel d'après douche " puis rejoignis son dressing d'un pas dansant . Elle attrapat sa petite robe courte et cintrée rose poudre signée Dior et enfila par la suite ses escarpins hors de prix dans les même tons . Elle se coiffat se maquilla pendant au moins une heure et deux ou trois vaporisation de parfum plus tard sortis de sa chambre toute contente d'elle .

En se dirigeant vers le Jardin d'hiver des Amaryllis , lieu de réunion , elle lanca quelques " saluts " a des connaissances avec de grands sourires dévoilant ses dents blanches . D'un pas assuré elle se dirigat , flânant un peu - son avance le lui permettait - vers le lieu de la Cérémonie de recrutement des Amarillys . Elle sentait tout de même une boule de stress au creux du ventre surement due a la peur de l'echec après tant de préparation . Elle n'avait en aucun cas peur de débilités telle qu'une gaffe ou une humiliation , ou un rejet de quelque sorte que ce soit , elle savait que ca n'arriverais pas . Et surtout elle n'y comptait pas du tout . Si cela venait a se produire il se pourrait bien qu'elle parte das une crise incontrolée et devienne folle . Bref aucun évènements mauvais n'était a prévoir et sa légère peur ne venait certainement pas de là , c'était juste son eternelle envie d'être plus parfaite que parfaite qui la prenait encore .

En passant le seuil du Jardin d'hiver une bouffée d'angoisse jaillis en elle comme un geiser au milieu d'un desert de certitudes fondées . Elle se reprimendat mentalement et se rappelat qu'elle n'avait en aucun cas prévu le cas de figure : Je tremble comme une feuille , begaye et finis par vomir partout . Non il n'y avait pas de place pour son stress stupide aujourd'hui . Plus rassurée après cet dispute contre elle même elle traversat cet endroit magnifique aux parfums enivrants , doux et sucrée du haut de ses 1m 77 , adressants quelques sourires de temps en temps . Elle arriva dans ne masse de foule pls dense et due se frayer un chemin au milieu de cet horde de belles fille en chaussures a talons et robes aux prix qui dépassait le raisonnable . Elle vit cependant au milieu de toutes ces poupées un garçon , cela la fit sourire , que fesai t'il ici ? Puis elle apercut une blondinette marchant nochelement dans une tenue de mauvais gout . Elle reconnut cette insupportable Lilianny . Elle finit par se planter entre une brune et une blonde , filles avec qui elle avait déjà fai connaissance , puis papota jusqu'a ce qu'elle apercoive la reine des Abeille commencer son discours , a ce moment tout e monde se tut . Une autre bouffée montat en elle , cette fois ci , pas de stress , non , une bouffée d'ambition forte elle avait son but a atteindre en voyant la classe incarnée devant elle elle savait ce qui lui restait a faire , rejoindre cette élite . Elle le ferait , sans aucun doute .

Non mais qui aurait pu croire que la grande et respectable confrérie des Amaryllis, cette même confrérie connue pour ses manières distinguées, son dévouement dans tout ce qui faisait d’elle une confrérie de midinettes classes, riches, belles et intelligentes dans le genre futures desperates house wives, qui aurait pensé une seconde que ces filles qui regardaient tout le monde de haut, perchées sur leurs talons, étroitement tenues droites et raides comme des piquets dans leur tailleur Prada, ces mêmes filles qui vouvoient tout le monde sans distinction parce que nous n’avons pas les mêmes valeurs. Qui ne serait pas étonné de voir Liliany Sturgess avec un carton d’invitation made in Amaryllis se diriger le pas léger comme si elle se rendait à une kermesse, dans une tenue qui changeait de ce qu’elle nous avait habitué à voir comme tenue de combat, vers le QG des plantes carnivores ? Qui ? Bah pas Liliany visiblement. Elle avait été contente de recevoir ce carton tant convoité dans le monde de petites victime en jupes plissées qu’elle côtoyait de temps à autres. Mais alors me direz vous pourquoi elle ? Pourquoi Liliany ? Cette fille qui n’avait rien pour devenir une Amaryllis, elle qui avait l’air parmi les fleurs, d’un brin d’herbe piétiné sous la pluie. Non ! Liliany n’y va pas c’est un piège ! Ce n’est pas nécessaire de vous dire que notre petite blonde avait été encore une fois aussi naïve que Blanche Neige en ouvrant sa porte à l’horrible sorcière à la pomme empoisonnée. Elle avait saisit son carton, enfilé sa robe de bal, s’était apprêtée comme si elle se rendait au bal de promo et avait trotté dans des escarpins passés de mode mais qui lui allait toujours vers le lieu de la grande cérémonie.

De cette confrérie, Liliany n’avait entendu que du bien. Les filles qui la composaient étaient respectables et assuraient une bonne réputation au sein de l’université. Leurs activités n’avaient rien de douteuse comme celle des Green Spirit par exemple et Liliany y serait à sa place dixit Bhö. Alors petite amoureuse docile, la blondinette avait couru le risque d’aller jeter un œil dans ce cercle fermé de Miss-parfaites. Quand elle arriva enfin dans le Jardin d’Hivers, elle remarqua immédiatement Alexey parmi les jeunes filles les unes derrières les autres de manière disciplinée. Et comment le loupé ? Le pauvre petit gars était au centre des attentions. On chuchotait, on le dévisageait, on le reluquait… et c’était surtout le seul garçon du groupe. Liliany, faisant fit de l’ordre qui régnait (ne l’avait-elle donc point remarqué ?) se glissa derrière lui en passant devant une petite brune qui lui souriait (surement l’aurait-elle salué si elle savait qu’il s’agissait de la reine absolue du T.E) et accrocha le bras du jeune homme en poussant un petit Booh enfantin. Ce qui eut pour effet d’enfler les murmures et d’attiser les conversations.

Priviet ! Je suis surprise de te voir là. Je croyais que c’était que pour les filles ce genre de confrérie. Enfin, je suis quand même contente que tu sois avec moi. Ce qui serait génial c’est que Kenzie est aussi reçu un carton. Je vois que tu t’es fait beau ! En même temps, tu me diras : une tenue parfaite était exigée. Je ne vois pas pourquoi mais elles doivent avoir leur raison. C’est marrant je trouve, on dirait une soirée à thème. J’adore les soirées à thème. Pourquoi tout le monde nous regarde ?

Liliany se tourna vers la brunette qu’elle avait doublé dans la file et lui adressa un sourire sincère. De toutes les jeunes filles présentes elle était celle qui semblait être la plus normale. Liliany lui trouvait même une ressemblance dans l’attitude avec quelqu’un qu’elle connaissait bien.